dimanche 1 novembre 2009

Le beau et l'étrange

Le jeune homme a peut-être vingt-cinq ans. Visage basané, cheveux sombres. Des grands yeux noirs. Il est beau. Il voyage dans le métro. Il a passé son bras droit autour de sa copine, une fille rousse au visage fatigué. Il l'embrasse. Son autre bras est appuyé sur le rebord de la fenêtre du wagon. Sa main gauche est inexistante. Son bras se termine par un moignon de chair que l'on devine douce et tendre. Comme le dessous du pied d'un tout petit bébé. Et au sommet de cette colline de peau, il y a cinq doigts minuscules, comme les orteils qui appartiendraient à ce pied de nouveau-né. Des grains de maïs sagement alignés sur leur épi de chair.

2 commentaires:

  1. Tu n'as pas peur de nommer les choses simplement.
    La dichotomie est frappante mais tellement naturelle. Je t'admire pour ton talent des mots, celui que j'aimerais tant exercer!
    Tu permets que je suive tes périples montréalais?

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  2. @Andréane. Mais certainement. C'est un plaisir de te recevoir sur ce blogue!

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