vendredi 12 février 2010

Moi, Canada?

Élyse avait déjà adopté un petit Haïtien, mais c'était la première fois qu'elle visitait un orphelinat à Port-au-prince. Elle venait voir celle qui deviendrait bientôt sa fille. Les papas blancs et les mamans blanches sont accueillis en sauveurs dans un tel endroit, raconte-t-elle. Tous les enfants se rassemblent autour du sauveur du jour, réclament des câlins, des baisers.
Ces enfants sont trente, quarante, cinquante dans un bâtiment, avec deux dames pour s'occuper de leurs besoins primaires. Changer les couches, les nourrir, les habiller. Vous pensez bien qu'elles n'ont pas le temps pour les câlins. Ces enfants ont donc une soif intense de câlins. Même les grands se pressent autour des sauveurs, les enlacent, veulent s'asseoir sur leurs genoux. Quand elle raconte ça, Élyse se met à pleurer.
Elle se souvient particulièrement de l'un d'entre eux. Un petit garçon plus vieux que les autres, huit ans, peut-être. Il l'a regardée et lui a posé la question. «Moi, Canada?» Avec dans ses yeux bruns, tout l'espoir du monde.
Grâce au séisme, il y est finalement arrivé, au Canada. Adopté par une famille de Québécois avec sa petite soeur. Bonne chance, mon grand.

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