jeudi 4 février 2010

Le dilemme d'une vie

La maman est partie en avion, au Guatemala, pour aller chercher le petit garçon qu'elle adoptera avec son mari. Ils ont déjà une fille, qui a hâte d'avoir un petit frère. Elle arrive là-bas avec un groupe de parents. Tous, ils ont des bébés. Elle a un petit bonhomme de trois ans. Dès le départ, ça ne va pas. Le petit ne veut pas la suivre. Il pleure. Il hurle. Chaque mouvement est pénible. Le séjour de quelques jours au Guatemala est un supplice.
Avant le départ, la maman prend le téléphone. Elle appelle à la maison. Elle dit à son mari: chéri, j'ai l'impression que cet enfant va gâcher notre vie. Puis, elle laisse entendre au responsable du groupe qu'elle songe à ne pas amener le petit avec elle. Le responsable n'accueille pas bien son commentaire. Elle s'est engagée, lui dit-il.
Et là, la maman est prise au Guatemala avec un affreux dilemme. Abandonner pour la deuxième fois un petit garçon qui a déjà été abandonné par ses vrais parents. Ou repartir avec un enfant dont elle sent, d'instinct, qu'il sera une immense source de problèmes pour sa famille.
Elle repart avec lui.
L'histoire ne finit pas bien. Son instinct était juste. L'enfant souffrait d'un grave trouble de l'attachement. Il a transformé la vie de trois personnes en un enfer permanent. Depuis quelques années, il a coupé tous les ponts avec sa mère, après avoir menacé de la tuer à plusieurs reprises.
Quand elle pense à lui, elle a peur.
Et vous, qu'auriez-vous fait à sa place?

2 commentaires:

  1. l'espoir mène le monde malgré tout...
    j'aurais espéré qu'un milieu stable lui donne la chance de sa vie...suis-je naïve?

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  2. Avec ce que je sais maintenant, je me serais sauvée à toutes jambes. Ou peut-être pas. Les troubles de l'attachement sont un trouble permanent qui ne se traite pas avec de l'amour, surtout pas avec de l'amour. Ils n'en n'ont rien à foutre de l'amour, ces enfants qui souffrent de cet affreux handicap invisible, incapables qu'ils sont de dealer avec ce qu'ils perçoivent comme une menace à leur survie. Pas simple, pas simple....

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